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Symbolique du Covid 19

Je relaye ici l'article du Cridomh, ayant participé à cette étude sur la symbolique du Covid-19 en tant que praticien écoutant.

 

Décodage de la symbolique de la pandémie Covid-19.

Depuis le premier confinement, l'association Cridomh a mis en place une étude s'intéressant aux personnes atteintes par le coronavirus (Covid 19) dans le but d'identifier les conflits psychiques qui ont précédé cette infection.

Au 15 janvier 2021, 25 personnes ont été écoutées.

Dans une premier rapport sur cette étude publié le 2 mai 2020, où 16 patients avaient été écoutés, il apparaissait déjà clairement que les personnes avaient toutes subies dans les mois précédents l'infection un mode de vie ou un un contexte relationnel qu'elles ne voulaient plus vivre. Les 9 nouvelles personnes interrogées entre septembre et décembre 2020 ont parfaitement confirmé ces premiers résultats.

Une épidémie en lien avec notre façon de vivre nos relations

Aujourd'hui nous pensons que la symbolique de cette maladie concerne « le goût de vivre ».

Ces 25 entretiens ont également confirmé nos précédentes observations sur les infections qui se produisent au moment où la personne « tourne la page » sur un conflit psychique, soit parce que le conflit est terminé car la situation a changé, soit parce que la personne commence à accepter la situation en changeant son comportement.

Voici les 2 phrases qui semblent le mieux résumer ces conflits psychiques vécus avant l'infection au SARS-CoV 2 ( COVID 19) :

« je n'ai plus le goût de vivre comme cela »

«  je me sens coupable d'avoir le goût de vivre quand l'autre est comme cela ».

Ces quelques exemples vous permettront de mieux comprendre les vécus psycho-émotionnels des patients COVID : (les situations ont été légèrement modifiées pour préserver l'anonymat des patients).

  • Monsieur S est kinésithérapeute, et travaille beaucoup. Il ne « décroche » jamais vraiment de son métier, de plus les conflits sont réguliers dans son cabinet. L'année dernière sa femme a été gravement touchée par un cancer (risque létal) et il a dû soutenir sa femme, ses enfants, sa mère pendant cette épreuve, en plus de son travail. Il a même pris une responsabilité supplémentaire dans un groupement professionnel pour se donner un défi et « tenir mentalement ». Il tombe malades 4 mois après l'annonce de la rémission de sa femme par les médecins.

  • Mme G est fonctionnaire. Son travail ne lui convient plus réellement, elle aimerait développer davantage sa créativité et par ailleurs elle a une relation très mauvaise avec une de ses collègues qui lui pourrit la vie. Elle a une âme d'artiste, mais ne sait pas se mettre en valeur. Elle a peur de se faire voler ses idées, ou de ne pas être capable de vivre de sa passion si elle se lance à son compte. Après deux mois de travail sur elle-même, elle développe le Covid suite à une nouvelle situation de dévalorisation. Elle prend conscience que sa dévalorisation est toujours là malgré tout le travail qu'elle a fait pour s'en libérer, et sent qu'il est temps pour elle de prendre vraiment sa place. Elle tombe malade 3 jours plus tard.

  • Mme H dort depuis des mois avec son téléphone allumé au cas où son frère ait envie de l'appeler. En effet, depuis sa séparation il y a 6 mois, il a fait plusieurs tentatives de suicide, et a été hospitalisé en psychiatrie à 2 reprises. C'est la 2é fois qu'elle vit cette situation de secours auprès de son petit frère.
    Une semaine avant de tomber malade, elle a annoncé à sa collègue qu'elle ne souhaitait plus travailler avec elle (accompagnement social) au motif que cette collègue est trop
    fragile et qu'elle n'est pas apte à la soutenir dans ce travail difficile. Cette demande de fin de collaboration a été difficile a assumer.

 

Dans ces exemples monsieur S et madame H se sentent coupable d'avoir le goût de vivre (de leur coté) quand un de leur proche est dans une situation critique. Monsieur S a aussi été un peu à bout de souffle, le goût de vivre lui a manqué pendant les longs mois de traitement de sa femme qu'il a compensé par une hyperactivité stressante malgré tout.

Mme G elle n'a plus le goût de vivre comme ça. Le moment est venu pour elle de tourner une page sur sa dévalorisation et sa peur de vivre de sa vie d'artiste.


5 personnes de l'étude vivaient pratiquement le même type de conflit que Mme G : «  je veux changer de métier qui ne me plait plus mais je suis coincé.e dans cette situation car j'ai aussi peur de changer pour une autre activité professionnelle. »

La maladie se déclenchait dans la plupart des cas quelques jours après un petit (voire un important) événement qui les renvoyaient à la nécessité absolue de changer quelque chose d'important dans leur vie.

Certaines personnes peuvent faire le Covid dans la situation inverse : « je ne veux surtout pas changer de situation. Changer c'est mourir. Je me sens coupable de ne pas vouloir changer » 1 seul patient a été concerné par ce conflit inverse.


Une étude beaucoup plus robuste qu'elle n'y parait

Quelques personnes estiment que 25 patients ce n'est pas suffisant pour déterminer la cause d'une maladie, car beaucoup de personnes peuvent se retrouver dans notre description, mais c'est mal comprendre la puissance statistique des études au cas par cas.

En effet, beaucoup de personnes pourront se reconnaître dans notre symbolique de cette maladie, et c'est bien la raison pour laquelle ce virus est relativement contagieux.

Peut-être qu'une personne sur 4 ou sur 5 vit effectivement ce conflit de manière insupportable. Mais faut-il encore qu'ils aient l'occasion de tourner la page sur leur problème avant de développer la maladie.

Cependant nous conseillons à ces personnes qui doutent de notre analyse de prendre une pièce sur laquelle ils écriront « COVID » sur une face, et rien sur l'autre, et de lancer la pièce jusqu'à ce qu'il obtiennent 25 fois le mot covid à la suite. Cette expérience pourrait s'apparenter au fait que nous avons obtenu exactement le même conflit dans 100% des cas, 25 fois de suite « par hasard ». Ces sceptiques devront rester patients, car cet événement ne se produira en moyenne qu'une fois sur 32 millions de tirages. En somme, vous auriez plus de chance de gagner au loto (sans le numéro complémentaire) que d'obtenir 25 fois le mot covid dès les 25 premiers lancers.

A notre connaissance, pratiquement pas d'études ne sont publiées avec la probabilité d'une chance sur 32 millions que leurs résultats ne soient pas le fruit du hasard avant de les publier.

A notre connaissance, pratiquement personne ne produit d'études scientifiques avec la probabilité d'une chance sur 32 millions que leurs résultats ne soient pas le fruit du hasard avant de les publier.

Et avec la façon dont la science est réalisée aujourd'hui, il est rarissime d'atteindre cette probabilité avec seulement 25 patients. C'est la particularité des études au cas par cas dont la loi statistique suit une loi exponentielle en fonction du nombre de patients. Elles ne sont utilisées que pour mettre en évidence un lien de cause à effet car il suffirait de trouver une seule personne qui aurait contracté le COVID sans vivre ce conflit pour invalider notre hypothèse. C'est pour cela qu'elles sont rares dans les productions scientifiques en général qui ne montrent pratiquement jamais de lien de cause à effet, mais uniquement des effets partiels, ou des « facteurs de risques » par exemple. Nous restons ouvert à l'éventualité qu'un malade du Covid n'ait pas eu de difficulté en lien avec le « goût de vivre » avant sa maladie, ce qui pourrait soit nous montrer que nous avons fait fausse route, soit nous permettre d'affiner la symbolique de cette maladie. Cette dernière possibilité est évidemment la plus probable.

Nous précisons que les malades n'ont pas été sélectionnés et qu'aucun malade n'a été écarté de l'étude.

Retrouver ce conflit en lien avec le goût de vivre chez 100% des 25 patients au moment où toute une population est empêchée de relations (confinement, couvre feu, télétravail...), ou privé des plaisirs de vivre (fermeture des restaurant, des spectacles, stations de ski...) reste tout de même une coïncidence qui nous l'espérons, suscitera chez certaines personnes l'envie de s'interroger sur leur situation personnelle.

Ce conflit a systématiquement été vécu de manière très désagréable dans les mois précédant la maladie. Sur les 25 patients, 8 avaient eu un proche hospitalisé pour raison grave dans les 10 mois précédent leur infection COVID.

Plus le conflit psychique a été fort, plus les symptômes de la maladie ont été sévères. Nous considérons que cette sévérité peut aller jusqu'à la mort du patient lorsque la personne a totalement perdu le goût de vivre, bien qu'il soit plus difficile de le démontrer. (cas des Ehpad ?)

Inconsciemment, il semble évident que nous souhaitions collectivement vivre autrement (avant le début de l'épidémie)

A un niveau plus général, nous avons la conviction que si la maladie se propage de manière épidémique, c'est qu'inconsciemment, toute une population est en train de tourner la page collectivement sur un mauvais moment de son histoire.

Si les mesures de restrictions touchent toute la population d'un pays, c'est que le conflit « du goût de vivre » touche également, mais dans une moindre mesure, toute la population du pays, soit parce qu'elle n'a plus le goût de vivre ainsi soit parce qu'elle culpabilise de bien vivre quand les autres vivent mal. A ce titre la crise des « gilets jaunes » en France semble un avant goût de cette épidémie avec d'un côté ceux qui ne veulent plus vivre ainsi (gilets jaunes), et d'un autre coté ceux qui culpabilisent de bien vivre quand les autres sont en difficulté.

On peut élargir cette dichotomie aux populations des pays riches qui culpabilisent de bien vivre sans grand espoir de changement pour les pays les plus pauvres, étonnamment moins touchés par cette maladie. A l'évidence, cette culpabilité est également plus forte dans les pays riches qui portent la responsabilité du réchauffement climatique par leur mode de vie, un sujet également largement abordé en 2019. La symbolique du COVID que nous présentons ici semble bien expliquer pourquoi les pays les plus riches ont été collectivement plus touchés que les pays pauvres qui n'ont aucune possibilité de tourner collectivement la page sur leur pauvreté, et dont la responsabilité est moins soulignée quand à l'impact sur l'environnement. 

Les anglais font face à un nouveau variant du virus et à une flambée de l'épidémie depuis qu'un accord sur le Brexit a été trouvé. Ils semblent bien tourner collectivement la page sur une situation désagréable.

Cette symbolique de la maladie permet aussi de comprendre pourquoi les enfants sont pour le moment peu touchés par la maladie. Car comme ces conflits touchent à l'indépendance ou l'autonomie de la personne (je quitte mon métier ou je le garde, je coupe la relation ou je la rétablis etc...) il est moins probable que les enfants en bas âge vivent ce type de conflits psychiques, ce qui les protègent vraisemblablement de la maladie. Nous pensons qu'ils peuvent néanmoins parfois tomber malade « par solidarité » avec leurs parents.

 

Pour voir disparaitre rapidement cette épidémie il nous semble impératif qu'individuellement et collectivement, nous nous interrogions sur ce qui a besoin de changer dans notre mode de vie.

Aucune décision politique ni aucun vaccin aussi efficace soit-il ne pourra faire ce travail à notre place. Le monde vit en déséquilibre et cette pandémie en est à l'évidence la manifestation. Nous avons la possibilité de rétablir cet équilibre en regardant en face nos conflits émotionnels individuels et collectifs. (climat, répartitions des richesses, accueil des personnes âgées dans la société...)


 

Le Cridomh – le 15 janvier 2021.


 

Toute personne souhaitant partager son vécu en lien avec le COVID qu'il soit proche ou différent de notre synthèse peut nous écrire à :contactcridomh@gmail.com

 

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